Les décisions prises par l’accusation soviétique au procès de Nuremberg sont détaillées par Dmitri Astachkine, doctorant en histoire, chargé de recherche à l’Institut d’histoire de Saint-Pétersbourg de l’Académie des sciences de Russie

Le document explique la logique de la réduction du nombre de témoins par chaque pays. Le procureur américain Robert Jackson a été le premier à revoir sa liste à la baisse. Selon sa stratégie («prove incredible events by credible evidence», prouver des événements incroyables par des preuves crédibles), l’accusation devait s’appuyer sur des documents nazis et non sur des témoins qui pourraient être potentiellement peu fiables. Conformément à cette décision de Jackson, la partie soviétique a également réduit sa liste de témoins établie le 27 novembre.

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Reproduction du tableau de Nikolaï Joukov (1908 - 1973) «Pendant la pause» de la série «Le procès de Nuremberg».
Témoins soviétiques: prêtres, conservateurs de musées, poètes, soldats
Lors de la sélection des témoins, il a été tenu compte des chefs d’accusation – le témoignage devait porter sur différents types de crimes – des biographies des témoins – ceux-ci devaient être représentatifs de différentes couches de la société soviétique. Ainsi, en février 1946 à Nuremberg, cinq citoyens soviétiques ont témoigné sur des crimes sur le territoire soviétique occupé: le kolkhozien Iakov Grigoriev a parlé de la destruction des villages dans la région de Pskov, le prêtre Nikolaï Lomakine du siège de Léningrad et de la destruction des églises, le médecin Evguéni Kivelisha des conditions inhumaines dans les camps pour les prisonniers de guerre soviétiques, l’académicien Joseph Orbeli de la destruction de Léningrad assiégée, le poète et partisan juif Abraham Sutzkever de l’Holocauste à Vilnius.

En pratique, la lecture extensive de documents privait le processus de spectacularité: «La salle d’audience est devenue une citadelle de l’ennui», a écrit le New Yorker en 1946.

Mais cette méthode était assez convaincante du point de vue juridique, car les documents relataient de faits importants.

Procès-verbal N°5 de la réunion de la Commission de l’accusation soviétique au procès de Nuremberg en date du 5 décembre 1945 Archives d’État de la Fédération de Russie. F. R-7445. Op. 2. D. 391. L. 28–30.
Procès-verbal N°5 de la réunion de la Commission de l’accusation soviétique au procès de Nuremberg en date du 5 décembre 1945, page 1. Archives d’État de la Fédération de Russie. F. R-7445. Op. 2. D. 391. L. 28–30.
Procès-verbal N°5 de la réunion de la Commission de l’accusation soviétique au procès de Nuremberg en date du 5 décembre 1945, page 2. Archives d’État de la Fédération de Russie. F. R-7445. Op. 2. D. 391. L. 28–30.
Procès-verbal N°5 de la réunion de la Commission de l’accusation soviétique au procès de Nuremberg en date du 5 décembre 1945, page 2. Archives d’État de la Fédération de Russie. F. R-7445. Op. 2. D. 391. L. 28–30.
Procès-verbal N°5 de la réunion de la Commission de l’accusation soviétique au procès de Nuremberg en date du 5 décembre 1945, page 3. Archives d’État de la Fédération de Russie. F. R-7445. Op. 2. D. 391. L. 28–30.
Procès-verbal N°5 de la réunion de la Commission de l’accusation soviétique au procès de Nuremberg en date du 5 décembre 1945, page 3. Archives d’État de la Fédération de Russie. F. R-7445. Op. 2. D. 391. L. 28–30.