Le 7 octobre 1946, par 342 voix contre 5, le projet de constitution japonaise est approuvé par la Chambre des représentants. Le document, qui prévoit l'égalité des droits et la renonciation à la guerre, entrera en vigueur le 3 mai 1947.

Après la signature de l'acte de capitulation en septembre 1945, le gouvernement japonais élabore un projet de constitution. Ses auteurs se contentent d’abord de faire un copier-coller du texte constitutionnel de l'empire du Japon de 1889 en y apportant des modifications mineures, ce qui ne répond pas aux intérêts des puissances victorieuses. L'administration militaire américaine insiste sur les réformes institutionnelles importantes, y compris l'introduction de droits et de libertés démocratiques fondamentaux, une réforme agraire à grande échelle et une législation antitrust.

Lors de l'élaboration de la Constitution du Japon, non seulement la Constitution américaine, mais aussi celle soviétique sont prises comme modèle. La consécration de l'égalité entre les hommes et les femmes dans la Constitution – une première dans l'histoire du Japon – est due, selon les experts, à l'influence de la Constitution de l'URSS de l’époque, celle de 1936.

Lors de l'élaboration de la Constitution japonaise, une attention particulière est portée à la démilitarisation de l'État. L'article 9 du projet est ainsi libellé:
1.     Le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ou à la menace, ou à l'usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux.
2.     Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l'État ne sera pas reconnu.

La démilitarisation et la renonciation aux dépenses militaires seront l'un des fondements du miracle économique japonais.


Source:

Vsevolod Kouritsyn, Dmitri Chaliagine, Mise en place du constitutionnalisme aux États-Unis, au Japon et en Russie soviétique, Moscou, Éd. Akademitcheski Proïekt, Triksta, 2004.