Le tribunal militaire international énonce le verdict aux criminels nazis à Nuremberg. Hermann Göring, Martin Bormann (par contumace), Ernst Kaltenbrunner, Joachim von Ribbentrop, Wilhelm Keitel, Alfred Rosenberg, Hans Frank, Wilhelm Frick, Julius Streicher, Fritz Sauckel, Arthur Seyss-Inquart, Alfred Jodl sont condamnés à mort par pendaison; Rudolf Hess, Walter Funk et Erich Raeder à la réclusion à perpétuité; Baldur von Schirach et Albert Speer à 20 ans de prison; Konstantin von Neurath à 15 ans; Karl Dönitz à 10 ans de prison; Hans Fritzsche, Franz von Papen et Hjalmar Schacht sont eux acquittés.

Le procès de Nuremberg a duré 316 jours. Près de 100.000 documents, 3.300.000 cm de bandes de films et 25.000 photographies ont été examinés. L'accusation et la défense ont fait 30.000 photocopies et imprimé 50.000.000 de pages de textes. Mais les transcriptions des audiences constituent la source la plus importante du procès de Nuremberg: dans l'édition anglaise, la retranscription des 403 sessions compte environ 17.000 pages. Celle complète a été publiée dans les quatre langues officielles du tribunal en 42 volumes: 22 volumes de transcriptions et 20 volumes de preuves présentées au tribunal, connus sous le nom de «Série bleue».

Le juge soviétique Iona Nikitchenko a exprimé une opinion contraire, n’acceptant pas l'acquittement de von Papen, Fritzsche et de Schacht, et la condamnation trop clémente de Hess (le juge soviétique exigeait la peine de mort). Il n'est pas non plus satisfait du refus du tribunal de reconnaître le gouvernement, l'état-major et le haut commandement des forces armées allemandes comme organisations criminelles.
À la conférence de presse suivant l’annonce du verdict, le procureur Jackson a exprimé son approbation du jugement, tout en désapprouvant l'acquittement de Papen et de Schacht. Le ministre autrichien de la Justice demande l'extradition de Papen vers l’Autriche. Beaucoup ont la fausse impression que le tribunal a acquitté la Wehrmacht, bien que les juges aient spécifiquement fait savoir qu'ils n'avaient aucun doute sur la culpabilité des généraux du Troisième Reich.


Source:

Alexandre Zviaguintsev, Beffroi de Nuremberg: un rapportage du passé, un appel à l'avenir, Moscou, Éd. OLMA Media Group, 2006.