Le 18 septembre 1946, deux boîtes contenant des milliers de documents sont découvertes dans une cachette là où était situé le ghetto de Varsovie pendant l'occupation nazie. Il s'agit en fait des archives de Ringelblum, une collection de documents datant de la Seconde Guerre mondiale, recueillis et conservés par le groupe clandestin Oyneg Shabbos (Joie du Shabbat), dirigé par l'historien juif Emanuel Ringelblum.
Des historiens, des écrivains, des rabbins et des travailleurs sociaux faisaient partie de ce groupe. Ils ont documenté la vie dans le ghetto et enregistré les témoignages et les récits de dizaines de volontaires de tous âges. C’étaient des essais, des journaux intimes, des dessins et des affiches murales décrivant la vie dans le ghetto. Le groupe avait d'abord l'intention d'écrire un livre, mais le ghetto a été fermé le 16 novembre 1940 et les Juifs ont été expédiés au centre d'extermination de Treblinka. Emanuel Ringelblum a lui-même réussi à s'échapper du ghetto, mais il y est retourné plusieurs fois pour enrichir ses archives. En 1944, lui et sa famille ont été retrouvés et exécutés avec une famille polonaise qui les avait hébergés.
Ringelblum gardait les archives dans trois bidons de lait et 10 boîtes en métal enterrées dans trois cachettes. Les boîtes seront découvertes le 1er décembre 1950. Une troisième cachette aurait été dissimulée sous l'actuelle ambassade de Chine en Pologne. En 2005, sur autorisation de la Chine, des recherches seront effectuées, mais les documents manquants ne seront pas localisés.
Au début du XXIe siècle, quelque 6.000 documents (environ 35.000 pages) des archives de Ringelblum seront découverts. Ils seront déposés à l'Institut historique juif de Varsovie. Un catalogue des archives sera publié sous forme de livre en 2009 et mis à la disposition des chercheurs au format numérique.
Source:
Archiwum Ringelbluma. Dzień po dniu Zagłady, Ośrodek KARTA, Dom Spotkań z Historią, Żydowski Instytut Historyczny, Warszawa 2008.