Le 6 septembre 1946, le secrétaire d’État des États-Unis, James F.Byrnes, prononce le discours de Stuttgart officiellement intitulé Restatement of Policy on Germany, qui démontre pratiquement la révision de la politique des États-Unis avec l’Allemagne. Également connu sous le nom de Discours de l'espoir, il définit la stratégie future du pays.

Dans son discours, Byrnes désavoue le plan Morgenthau et promet une politique de relance économique. Ce discours marque également l'adoption d'une ligne de conduite dure à l'égard de l'Union soviétique, puisqu'il affirme l'intention des États-Unis de maintenir indéfiniment des troupes en Europe. Cependant, la thèse principale du discours de Byrnes sera formulée un mois plus tard:

«Le but de notre programme était de conquérir le peuple allemand [...] c'était une bataille entre nous et la Russie pour les esprits».

Sur la question de l'intégrité territoriale de l'Allemagne, Byrnes déclare que

«les États-Unis n'appuieront aucune mainmise sur un territoire indiscutablement allemand, ni aucune division de l'Allemagne qui ne soit pas authentiquement désirée par le peuple intéressé. Autant que le sachent les États-Unis, les peuples de la Ruhr et de la Rhénanie désirent rester unis au reste de l'Allemagne. Et les États-Unis ne s'opposeront pas à leur désir».

Byrnes examine également les revendications de la Pologne et de l'URSS sur l'ensemble du territoire allemand à l'est de la ligne Oder-Neisse, soit environ 25 % de l'Allemagne d'avant-guerre:

«Les Soviétiques et les Polonais ont lourdement souffert des armées d'invasion d’Hitler. ... À cause de cela, la Pologne a demandé une révision de ses frontières du nord et de l'ouest. Les États-Unis appuieront une révision de ces frontières en faveur de la Pologne. Cependant l'étendue de la région à céder à la Pologne doit être fixée lorsque le règlement définitif sera convenu».

Le but de cette déclaration, selon de nombreux observateurs, tant à l'Ouest que dans le bloc soviétique, était de créer une «bombe à retardement» territoriale en Europe pour l'avenir, mais personne n'avait alors deviné à quel point la situation en Europe allait changer, et à quel point le désir de préserver la paix serait plus important que les questions territoriales.


Source:
Clements, Kendrick A., ed., James F. Byrnes and the Origins of the Cold War (1982)