Le 7 août 1946, le Conseil de sécurité des Nations unies débat la question des pouvoirs du Comité sur l'admission de nouveaux membres. L’échange porte sur une résolution. La version chinoise affirme que le Comité a le droit de demander des informations à tout État demandeur et à tout membre de l'organisation. La Pologne et l'URSS votent contre, tandis que les États-Unis, la France, le Mexique et d'autres États votent en faveur. Andreï Gromyko, le représentant de l'URSS, déclare que le Comité a outrepassé ses fonctions, et que seul le Conseil de sécurité peut exercer ce droit, et non un comité séparé avec des possibilités opaques de coalitions internes des «parties intéressées».

Questions procédurales et juridiques sur l'admission de nouveaux membres se sont posées plus d'une fois à l'Onu. En effet, l'URSS s'est opposée à la position de certains pays concernant l'admission de l'Espagne franquiste dans l'organisation, insistant sur le fait que le régime de Franco ne soit pas né de l’évolution interne du pays, mais de l’intervention des puissances de l'Axe, et face à la terreur brutale, le peuple espagnol a exprimé à plusieurs reprises son désir de restaurer la démocratie. Donc, les Nations unies devraient être encouragées à rompre toute relation avec le gouvernement de Franco et «de soutenir les forces démocratiques de l'Espagne et de permettre au peuple espagnol d'établir un régime qui correspond à sa volonté».

Le 28 août 1944, également, lors de la réunion des trois chefs d'État à Dumbarton Oaks, l'URSS a suggéré que toutes les républiques soviétiques soient admises comme membres indépendants de l'Onu, mais seules l'Ukraine et la Biélorussie l’ont été en raison de leur importante contribution à la défaite de l'Allemagne nazie.

La lutte pour les votes à l'Onu fait partie d'un jeu politique permanent. En août 1946, elle éclate à nouveau, cette fois sur la question de la Mongolie que le gouvernement chinois de Tchang Kaï-chek considère comme un satellite impuissant de Moscou. L'URSS et les États-Unis s’appuient sur les États et les gouvernements de leurs sphères d'influence pour faire appliquer des résolutions.


Source:
Pravda, 9 août 1946, n° 188 (10279)