Le 20 mai, la Chambre des communes prend la décision de nationaliser l'industrie charbonnière britannique. Dans le contexte d'après-guerre, la reconstruction des mines nécessite 520 millions de livres. 229 millions sont versés aux propriétaires des mines à titre d'indemnité. Les coûts sont pris en charge par le budget du pays, toutes les mines de charbon sont transférées à la Commission nationale du charbon (National Coal Board).
L'industrie charbonnière britannique, qui a atteint son apogée à la veille de la Première Guerre mondiale (3.270 mines, 292 millions de tonnes de production annuelle), connaît un déclin évident à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le charbon est pratiquement supplanté par les produits pétroliers. «L'économie du charbon et de l'acier», sur laquelle était basée toute une période historique, est en train de devenir chose du passé dès le milieu des années 1950. Le charbon britannique n'est pas compétitif même sur un marché qui se rétrécit: les ressources sont épuisées, la mécanisation du travail des mineurs est minimale par rapport aux États-Unis et l'équipement est désuet comparé même à l'Allemagne vaincue.
C'est une bombe à retardement sociale: dans une industrie employant 700.000 personnes, le nombre de mines tombe à 958, la production à 200 millions de tonnes et continue de baisser.
La Commission nationale du charbon tente d'atténuer les effets de la récession dans le secteur, mais au cours des 40 prochaines années, il n'est soutenu que par de maigres subventions gouvernementales. Dans le contexte de la crise de 1981, le gouvernement de Margaret Thatcher doit donner un coup de fouet et «restructurer» de force l'industrie, signant pratiquement la suppression de celle-ci.
Selon les syndicats, les années 1980 deviendront «la plus grande bataille de classe du siècle en Grande-Bretagne». Des dizaines de grèves et de manifestations, des affrontements contre la police sous la direction de l'Union nationale des mineurs (National Union of Mineworkers – NUM) n'aboutiront à rien. Le 3 mars 1985, la grève la plus massive et la plus longue prendra fin, la NUM acceptant de reprendre le travail sans aucune condition. Cette confrontation sociale mènera à 20.000 licenciements et à la fermeture d'une centaine de mines déficitaires. À l'hiver 2015, sera fermée la dernière mine de charbon du pays: la fosse Kellingley dans le Yorkshire de l'Ouest.
Source:
La Pravda, n°120 (10202) du 22 mai 1946.