Un camp de prisonniers de guerre australiens, britanniques et américains est mis en place à Sandakan, sur l'île de Bornéo, occupée par l'armée japonaise, pour les besoins d'un aérodrome militaire. L'aviation alliée bombardant sans relâche Sandakan, le commandement japonais décide de construire un nouvel aérodrome à Ranau, dans le nord de Bornéo, démantelant ainsi le camp de Sandakan.

Au printemps 1945, des prisonniers capables de travailler sont envoyés à pied à Ranau. Leurs rations, déjà maigres, sont coupées. Ils doivent parcourir 260 kilomètres en neuf jours, transportant de lourdes charges à travers la jungle et les marais. Les plus affaiblis sont battus, tués ou simplement abandonnés. À leur arrivée, ils reçoivent l'ordre de commencer à travailler. Au total, plus d'un millier de prisonniers de guerre périront lors de ces «marches de la mort». Les prisonniers de Sandakan qui ne sont pas sélectionnés pour les travaux de construction sont abandonnés dans la jungle: presque tous meurent de faim ou tués par des gardes.

À Ranau, fin juillet 1945, il ne reste que 38 prisonniers, trop malades et trop faibles pour travailler. Les autres sont morts de faim et de mauvais traitements. Le commandement du camp décide alors de fusiller ceux qui restent. Les prisonniers sont tués par des gardes environ deux semaines après la reddition du Japon.

Le capitaine de l'armée japonaise Hoshijima Susumu, commandant du camp, se distingue par sa cruauté. Suite à ses ordres, environ 6.000 personnes mourront: 4.000 habitants, 1.381 Australiens et 641 Britanniques.

Dans la ville malaisienne de Labuan, les Britanniques et les Australiens mettent en place un tribunal qui juge les responsables des crimes de guerre commis par le commandement japonais du camp de Sandakan. Le capitaine Susumu tente de convaincre le tribunal qu'il a agi sur les ordres du commandant de la 37e armée japonaise. Le tribunal condamne Susumu et neuf de ses subordonnés à mort, ainsi que 64 autres personnes à diverses peines d'emprisonnement.

Le 6 avril 1946, Hoshijima Susumu est pendu à Rabaul.


Source:
Asie du Sud-Est: une encyclopédie historique, volume III.