La France reconnaît la République démocratique du Viêt Nam

Ces accords, appelés accords Hô-Sainteny, visaient à réglementer les relations entre la France et le Viêt Nam après la révolution qui a conduit à la proclamation de la RDVN le 2 septembre 1945. L’article 1 des accords se lit comme suit:

«La France reconnaît la République du Viêt Nam comme un État libre [...] faisant partie de la Fédération indochinoise et de l’Union française.»

En fait, pour la France, le Viêt Nam n’était un «État libre» que si celui-ci faisait partie de l’Union française, un modèle français de gouvernance coloniale juridiquement obscur.

Les accords prévoyaient l’organisation d’un référendum au sud du Viêt Nam (Cochinchine) sur son adhésion à la RDVN. Hô Chi Minh a accepté le déploiement temporaire des troupes françaises au nord du Viêt Nam, dont les effectifs étaient limités à 15.000 hommes par un traité complémentaire. Par la suite, les parties devaient régler les questions restantes et parvenir à la conclusion d’un accord final entre les deux pays.

Dès décembre 1946, la France a déclenché la guerre d’Indochine, qui s’est soldée par une lourde défaite pour les Français alors que le Viêt Nam est resté longtemps divisé en deux États indépendants: la République démocratique du Viêt Nam (dont la capitale est Hanoï) et la République du Viêt Nam (dont la capitale est Saïgon).

Dans cette guerre, la RDVN a été soutenue par l’URSS, et la France par les États-Unis et la Chine. Dans le monde d’après-guerre, les conflits coloniaux sont devenus une arène de confrontation entre les blocs occidental et soviétique.

Source:
République démocratique du Vietnam, Constitution, actes législatifs, documents, Traduit du vietnamien, français et anglais, Moscou, 1955, p. 57-64.
Lavrichtchev A.A., Question d’Indochine après la Seconde Guerre mondiale, Moscou, 1960.