Le 26 février 1946, des observateurs finlandais et suédois publient les premiers rapports sur les prétendus Spökraketer (terme suédois désignant des «fusées fantômes»). Cette date marque le début de la fascination pour les objets volants non identifiés à travers le monde. Le phénomène a largement façonné la culture populaire du XXe siècle.

En Finlande et en Suède, les objets volants non identifiés étaient initialement appelés fusées. En 1946, on recense environ 2.000 cas. L'enquête conclut que ces phénomènes sont très probablement causés par des météores. On suppose qu'il peut s'agir de lancements de missiles allemands V1 ou V2 à Peenemünde. Cependant, il n'y a pas de confirmation de tirs de missiles à Peenemünde après février 1945. Le 10 octobre 1946, le quartier général de la Défense suédois déclare que «la plupart des observations sont vagues et doivent être considérées avec beaucoup de scepticisme».

Mais, dès juillet 1947, après l'incident de Roswell, dans l'Ohio, aux États-Unis, que les journalistes baptisent «crash de soucoupe volante», le monde entier est secoué par une nouvelle maladie: l'obsession pour les objets volants d'origine inconnue. Dans la plupart des cas, ces objets sont associés à des extraterrestres et parfois à des essais militaires. Des communautés menant des recherches sur les ovnis voient le jour. L'ufologie apparaît.

En 1951, le gouvernement américain lance le projet Blue Book pour analyser les cas rapportés et déterminer si les ovnis constituent une menace pour la sécurité nationale et internationale. En 1961, le programme est fermé: on considère que c'est un gaspillage d'argent.

Il est symptomatique que l'engouement pour les ovnis apparaisse au début de la guerre froide: dans le contexte de la propagande et des craintes chez les populations face aux guerres terrestres. Le phénomène des ovnis est souvent associé à un essai de l'«arme secrète de Hitler», que celui-ci n'aurait pas utilisée pour une raison quelconque.


Source:
Magazine Collier's, février 1946