Les manifestations antibritanniques, qui avaient commencé le 21 février, se sont transformées deux jours plus tard en véritables émeutes au Caire, à Alexandrie, à Héliopolis et à Mansourah. Au Caire, deux Anglais ont été tués et plusieurs casernes britanniques incendiées. Des camions britanniques ont foncé sur une foule de manifestants, tuant quatre personnes. Des grèves et des manifestations agressives sous des slogans antibritanniques ont eu lieu dans les grandes villes du pays.

Les émeutes ont été réprimées par la police égyptienne. Les nationalistes ont accusé le Premier ministre égyptien Ismaïl Sidqi de trahir les intérêts du peuple. Ces troubles ont marqué une nouvelle étape douloureuse dans la création du monde postcolonial d'après-guerre.

Ismaïl Sidqi Pacha en 1932
Ismaïl Sidqi Pacha en 1932
© Domaine public

Le Royaume-Uni a pris le contrôle du territoire égyptien après l'effondrement de l'Empire ottoman. En 1922, à la suite d'actions massives de désobéissance civile en Égypte, Londres a été forcée de reconnaître formellement l'indépendance de ce pays, d'abolir le protectorat et de transformer le sultanat d'Égypte en royaume indépendant. En 1936, un accord a été conclu entre les deux pays, permettant de facto aux troupes britanniques de faire tout ce dont elles avaient besoin sur le territoire du pays.

Conformément à l'accord de 1936, l'Égypte a rompu ses relations diplomatiques avec l'Allemagne, mais ne lui a déclaré la guerre qu'en 1945, les forces armées égyptiennes ne faisant pas partie des forces alliées. Le Caire a refusé de soutenir militairement les Britanniques en Afrique du Nord. Par la suite, il s'est avéré que le chef de l'état-major général de l'armée égyptienne avait remis le plan de défense britannique au commandement italien.

En 1953, une révolution a eu lieu en Égypte. Un gouvernement républicain dirigé par le Président Mohammed Naguib a été mis en place. Les troupes britanniques se sont définitivement retirées d'Égypte en 1956.


Source:
La Pravda, n° 47, 24 février 1946.