Le 18 février, les marins de plusieurs navires accostés dans le port de Bombay ont refusé d'obéir aux officiers. La raison en était la démobilisation d'après-guerre retardée et une faible rémunération. De plus, il y avait un problème racial: les officiers étaient principalement britanniques, tandis que les marins et les officiers subalternes, majoritairement indiens. L'amiral John Henry Godfrey, commandant en chef de la Royal Indian Navy, suscitait un mécontentement particulier des marins.

Le 20 février 1946, tous les navires et toutes les installations navales terrestres de Bombay se sont joints aux mutins. Dans le port de Bombay, il y avait au total 45 navires de guerre, une douzaine de structures côtières, 11 navires auxiliaires et quatre flottilles et environ 10.000 marins.

L'amiral Godfrey a annoncé que les mesures les plus strictes seraient prises pour écraser la mutinerie, y compris, la destruction de navires, le cas échéant.

Godfrey en tant que contre-amiral pendant la Seconde Guerre mondiale John Henry Godfrey
Godfrey en tant que contre-amiral pendant la Seconde Guerre mondiale John Henry Godfrey
© Domaine public, Royal Navy official photographer : Smith, Wales (Capt, RN)

Le mouvement de protestation a été rejoint par des unités de l'armée de l'air et la police locale. Au total, plus de 20.000 marins de 78 navires et installations côtières y ont pris part.

Le 26 février, le soulèvement a été écrasé par les troupes britanniques. Dans les affrontements, huit personnes sont mortes et 33 autres blessées. Les mutins se sont rendus en échange d'une garantie d'immunité de la part du Congrès national indien et de la Ligue musulmane. Beaucoup ont été licenciés, mais aucun n'a retrouvé son poste après l'indépendance de l'Inde en 1947, car les nouvelles autorités redoutaient l'influence du Parti communiste indien qui avait été la seule force à soutenir le soulèvement.

Les Britanniques ont qualifié la mutinerie de la Royal Indian Navy de révolte communiste, les communistes, de soulèvement national spontané. L'historiographie officielle indienne décrit la mutinerie de Bombay comme un épisode de la lutte pour l'indépendance.


Sources:
The Times, Mission to India, 20 février 1946.
The New York Times, 20 février 1946.