Rudolf Hess récuse son avocat et veut se défendre lui-même

Le tribunal prend la décision suivante:

«La question est d’importance pour le tribunal, ainsi que pour l’accusé. Le Tribunal pense qu’il n’est pas de l’intérêt de l’accusé de ne pas être représenté par un avocat. Le tribunal, en conséquence, a nommé le docteur Stahmer pour représenter l’accusé Hess», déclare le président.

Otto Stahmer défend déjà le principal accusé du procès de Nuremberg, Hermann Göring.

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Jusqu’à ce moment-là, c’est Gunther von Rohrscheidt qui avait défendu Hess. Le 23 janvier 1946, le tribunal a appris que von Rohrscheidt avait eu un accident et était blessé au genou. Cependant, son état de santé n’était pas la seule raison pour laquelle Hess voulait récuser son défenseur. Von Rohrscheidt n’a jamais réussi à convaincre le tribunal de la démence de son client pour classer l’affaire ou au moins l’ajourner. Fin novembre 1945, Hess a été examiné par quatre commissions et, sur la base de leurs conclusions, le tribunal a statué: Hess est juridiquement responsable de ses actes, il n’y a pas de raison d’ajourner l’examen de son affaire. Après cela, l’avocat a déposé plusieurs autres demandes d’examen médical, mais le tribunal les a toutes rejetées. Dans le même temps, Hess a fait valoir qu’il s’opposait aux tentatives de son avocat de le faire déclarer irresponsable.

Compte tenu de l’indisponibilité du Dr Stahmer, le 5 février 1946, Hess s’attribue un autre avocat: Alfred Seidl, également défendeur de Hans Frank. Grâce aux efforts du nouvel avocat, Rudolf Hess sera condamné à la réclusion à perpétuité et non à la mort.

Source:
Retranscription du Procès de Nuremberg, Volume V / Traduction de l'anglais par Sergueï Mirochnitchenko