D'anciens sujets de l'Empire russe, qui après la victoire des bolcheviks ont émigré en Chine (principalement dans la ville de Harbin), ont demandé la citoyenneté soviétique.
Au début de 1946, les habitants de Harbin avaient soumis 7.000 demandes de naturalisation, a rapporté le 3 janvier l’agence de presse TASS. Cet engouement a été causé par le décret du Présidium du Soviet suprême de l'URSS sur le rétablissement de la citoyenneté de l'URSS pour les sujets de l'ancien Empire russe, ainsi qu'aux personnes résidant sur le territoire de la Mandchourie qui ont perdu leur citoyenneté soviétique. Selon le décret qui a été publié le 10 novembre 1945, ceux qui souhaitent recouvrer la citoyenneté doivent soumettre une demande au consulat de l'URSS en Mandchourie avant le 1er février 1946, en y joignant des documents prouvant leur identité et leur appartenance dans le passé à l'Empire russe ou à l'URSS.
L'enthousiasme avec lequel la population russe établissait les documents a été noté par Gueorgui Pavlytchev, consul général soviétique à Harbin. Un nombre de demandes déposées de fin novembre à décembre 1945 ont déjà été approuvées par le Comité exécutif central de l'URSS. Parmi les Harbiniens russes revenus volontairement en URSS dans les années 1940-1950, il y a le poète et traducteur Valeri Perelechin, le poète et écrivain Natalia Spirina, l'écrivain, philosophe et historien Vsevolod Ivanov, l'ingénieur Lev Goustov, l'écrivain Alfred Kheïdok.
Une partie des émigrants russes ont dès leur retour fait l’objet de répression.
Sources:
Oleg Gontcharenko, Harbin russe.
Compte rendu de la conversation du consul général de l'URSS à Harbin, G.I. Pavlytchev, avec le maire de Harbin, Yang Zuoyan, sur l'établissement de relations amicales entre les populations chinoise et russe de Harbin, 30 décembre 1945.
Valeri Perelechin, Mémoires, Poésie et vie littéraire russes à Harbin et Shanghai, 1930-1950.
Décret du 10 novembre 1945 du Présidium du Soviet suprême de l'URSS sur l’attribution de la citoyenneté de l'URSS aux sujets de l'ancien Empire russe, ainsi qu'aux personnes résidant sur le territoire de la Mandchourie qui ont perdu leur citoyenneté soviétique