L’accusateur américain Cindy Alderman cite les directives secrètes d’Hitler et du commandement suprême des Forces armées en démontrant que l’Anschluss n’avait pas été l’unification de deux États allemands mais bien une agression voilée.

«J’apporte maintenant comme preuve le document C-102 (USA-74). C’est un document allemand saisi, très secret, qui est une directive du commandement suprême des Forces armées, datée du 11 mars 1938. Cette directive d’Hitler, portant les initiales des accusés Jodl et Keitel, expose les intentions politiques et militaires d’Hitler. Je cite les paragraphes 1, 4 et 5 de cette directive. D’abord l’en-tête: «Le commandement suprême des Forces armées», avec des initiales se référant à «l’opération Otto». 30 exemplaires, 11e copie, très secret:

[...]

«4. Les éléments de l’Armée et de l’Aviation qui doivent être engagés dans cette opération devront être prêts pour l’invasion et prêts à l’action le 12 mars 1938 à midi, au plus tard. Je me réserve le droit de donner l’autorisation de franchir ou de survoler la frontière et de décider le moment précis de l’invasion.

5. La conduite des troupes doit donner l’impression que nous ne voulons pas faire une guerre contre nos frères autrichiens; il est de notre intérêt que toute l’opération soit exécutée sans violence mais sous la forme d’une entrée pacifique souhaitée par la population. Toute provocation devra donc être évitée. Si cependant nous rencontrons de la résistance, elle devra être brisée impitoyablement par la force des armes.»

La population autrichienne accueille les colonnes de l'armée du Troisième Reich. Mars 1938. Bundesarchiv, Bild 137-049271 / CC-BY-SA 3.0
La population autrichienne accueille les colonnes de l'armée du Troisième Reich. Mars 1938. Bundesarchiv, Bild 137-049271 / CC-BY-SA 3.0

Source:
Retranscription du Procès de Nuremberg, Volume II / Traduction de l'anglais et compilation par Sergueï Mirochnitchenko