Il ne s’est pas rendu vivant
Le 15 octobre 1946, le monde apprend une nouvelle sensationnelle: Herman Göring, qui avait été condamné à la mort par pendaison, s’était suicidé la veille de son exécution en évitant le déshonneur de la potence et en partant à ses propres conditions. L’accusé, connu dans le Troisième Reich comme le nazi numéro deux, aspirait à être le numéro un lors du procès de Nuremberg. Il était le seul accusé à avoir ouvertement combattu le tribunal militaire international, ne cédant pas sur ses opinions et ne se repentant pas un seul instant. Göring était très différent des autres accusés, qu’il méprisait pour leur «mollesse», «trahison des idéaux», «lâcheté» et «haute trahison». Il était un véritable Ennemi, un Mal personnifié que l’accusation a dû combattre dans une longue et épuisante bataille. Göring était un adversaire exceptionnel: malgré la haine pour lui, tous ceux qui entouraient le nazi numéro deux à Nuremberg en 1945-1946 reconnaissaient sa vaillance, sa fermeté et son caractère intransigeant d’officier de combat, d’as de l’aviation. Son comportement lors du procès est une chronique du bombardier en piqué, jusqu’à l’éperonnage dans le dernier acte.