Gants d’officier, années 1940. Les gants avait été offerts par Friedrich Paulus au pilote qui l’a transporté à Nuremberg. Succursale du Musée de la Victoire à Krasnogorsk.
Après sa déposition au tribunal de Nuremberg, le maréchal a passé un mois et demi en Thuringe, où il a vu sa famille. Fin mars 1946, Paulus a de nouveau été amené à Moscou, mais il n’a pas été jugé, sur ordre de Staline. Le maréchal est devenu son «prisonnier personnel». Il a vécu dans une maison de campagne près de Moscou, a étudié les classiques du marxisme-léninisme, a reçu des lettres de ses proches et est allé à Yalta pour se soigner. Il avait son propre médecin, un cuisinier et un adjudant. Cependant, toutes ses demandes de pouvoir rentrer chez lui, ou du moins d’aller se recueillir sur la tombe de sa femme, décédée en 1949, ont essuyé un refus poli.
Un matin, en 1951, Paulus a été retrouvé inconscient. Il a néanmoins pu être sauvé. Il avait fait une forte dépression. Il ne parlait à personne, refusait de se lever et de manger. Ainsi, Staline a décidé de libérer le maréchal en omettant toutefois de dire quand Paulus pourrait rentrer en Allemagne.
Ce n’est qu’après la mort de Staline que Paulus est parti pour Berlin, assurant au dirigeant de la RDA Walter Ulbricht qu’il ne vivrait qu’en Allemagne de l’Est. Le jour de son départ, le 24 octobre 1953, la Pravda a publié une déclaration de Paulus dans laquelle il parle de la nécessité d’une coexistence pacifique d’États dotés de systèmes différents et de la future Allemagne réunie. Il y dit aussi qu’il est arrivé en Union soviétique en tant qu’ennemi, mais qu’il est reparti en tant qu’ami.
En RDA, Paulus a eu à sa disposition une villa gardée dans un quartier huppé de Dresde et une voiture. Il avait également un adjudant et une arme personnelle. Il a formé de futurs officiers et a fait des rapports sur la bataille de Stalingrad. Paulus montrait constamment sa loyauté envers le système socialiste, critiquant les dirigeants de l’Allemagne de l’Ouest. Les autorités de la RDA ne s’opposaient pas à ce qu’il signe «maréchal de l’ancienne armée allemande» .
Friedrich Paulus est mort le 1er février 1957, à la veille du 14e anniversaire de la défaite de son armée à Stalingrad. Selon plusieurs rapports, la cause du décès est une sclérose latérale amyotrophique; d’après d’autres, une tumeur maligne.
L’urne avec les cendres du maréchal a été enterrée à côté de la tombe de sa femme à Baden-Baden.