Lors de la Conférence de Paris du 21 décembre, les États vainqueurs ont partagé entre eux les biens allemands qui devaient être saisis à titre de réparation. L’Allemagne a dû payer vingt pays du monde, dont l’Égypte et la Nouvelle-Zélande, pour réparer les dommages causés par la guerre.
Lors de la Conférence de Yalta en février 1945, les Alliés ont déjà déterminé le volume des réparations que l’Allemagne paierait après la guerre. Il a été décidé que ces réparations ne devraient pas être monétaires mais matérielles, à la différence des dispositions du Traité de Versailles de 1919.
Lors de la Conférence de Potsdam qui s’est déroulée entre le 17 juillet et le 2 août 1945, le volume et la forme des réparations en faveur de l’URSS et de la Pologne ont été convenus. L’URSS a reçu des biens allemands de la zone d’occupation soviétique plus un quart des équipements situés dans les zones alliées: 10% gratuitement et 15% en échange de l’approvisionnement en nourriture et en charbon des zones alliées.
Les réparations en faveur de la Pologne devaient être prélevées de la part soviétique par l’URSS. Elles représentaient environ 15% de la part totale des valeurs matérielles exportées de l’Allemagne.
Du 9 novembre au 21 décembre, une conférence s’est tenue à Paris sans la participation de l’URSS et de la Pologne. Elle a réuni des représentants de 18 États: les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Albanie, l’Australie, la Belgique, la Grèce, le Danemark, l’Égypte, l’Inde, le Canada, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Tchécoslovaquie, l’Union sud-africaine (UAC devenue l’Afrique du Sud en 1961) et la Yougoslavie.
Les délégations devaient évaluer les dommages causés à l’économie et aux citoyens de leur pays ainsi que le montant des réparations. Il a été décidé de créer l’Agence interalliée de réparation (InterAllied Reparation Agency – IARA), dont le siège se situerait à Bruxelles, chargée de la répartition des biens allemands entre les pays. Tous les 18 États participants devaient recevoir un dédommagement matériel payé par les territoires allemands situés dans les zones d’occupation américaine, britannique et française, déduction faite de la part soviétique.
Les réserves de change, les œuvres d’art et les biens culturels saisis dans d’autres pays, qui devraient être restitués, ont fait partie des biens allemands qui ne pouvaient pas être saisis.
Le reste des biens allemands a été divisé en deux catégories: A et B. Les réparations de la catégorie B comprenaient l’équipement industriel, la flotte marchande, le transport fluvial et maritime. Celles de la catégorie A, tout le reste.
Chaque catégorie avait sa propre procédure. C’est la raison pour laquelle l’Union sud-africaine (UAC) a réduit sa part dans la catégorie B jusqu’à 0,1% (initialement, elle avait droit à 1%) afin d’augmenter sa part dans la catégorie A jusqu’à 0,7%. Les principaux pays alliés –les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne– ont reçu la plus grande part.
Part du volume total des réparations dues par les territoires allemands non inclus dans la zone d’occupation soviétique
Grande-Bretagne
Catégorie А - 28%
Catégorie В - 27,8%
États-Unis
Catégorie А - 28%
Catégorie B - 11,8%
France
Catégorie А - 16%
Catégorie В - 22,8%
Sept pays qui avaient été occupés par l’Allemagne ainsi que l’Inde ont reçu entre 1,5% et 9,6% de réparations des deux catégories. L’Égypte s’est vu attribuer la plus petite part: 0,05% et 0,2%.