Alexandre Makouchine, coprésident de la fondation Ist Patriotika et du collectif d’historiens KLIO, expert de la Société militaro-historique de Russie, parle des documents relatifs aux activités des Einsatzgruppen (groupes d’intervention) dans les territoires soviétiques occupés.
La doctrine politique du IIIe Reich impliquait l'infériorité de certaines personnes par rapport à d'autres, principalement pour des raisons raciales. Cependant, les limites d'acceptabilité étaient déterminées de manière arbitraire. Les nazis considéraient les territoires occupés comme les terres inaliénables du Reich, tous les décrets et ordres internes y étaient immédiatement appliqués. Pour la mise en œuvre de ceux-ci, ils avaient souvent recours aux populations locales sous la direction directe des officiers SS allemands. Dans les territoires soviétiques occupés, il y avait quatre Einsatzgruppen: A pour les baltes, B pour la Biélorussie, C pour l’Ukraine, D pour le sud de l'Ukraine et la Crimée.
Les activités de chaque groupe étaient réglementées différemment, mais le plus souvent elles n’étaient pas limitées et dépendaient de l'enthousiasme et de l'arbitraire des exécutants. Toutes les actions ont été enregistrées sur papier: à la fois pour les besoins personnels des personnes qui commettaient des crimes, dresser des rapports, partager des informations et des expériences avec les autres groupes.
La carte en question a été jointe au rapport sur les activités de l'Einsatzgruppe A pour la fin de l’année 1941. Elle comprend des infographies montrant le nombre de Juifs tués, le nombre d’habitants de ghettos et le nombre approximatif de Juifs non découverts. L'Estonie y est désignée comme territoire «libre de Juifs». Par la suite, la carte fera partie des preuves documentaires utilisées par les procureurs britanniques et américains.