Le 23 mai 1946, Baldur von Schirach, chef des Jeunesses hitlériennes, commence sa déposition, peut-être la plus longue et la plus déroutante de l'histoire des procès de Nuremberg. Les juges ont même évoqué la possibilité de limiter l’accusé quant au temps de son intervention. Ce dernier, en revanche, se délectait de l'occasion de parler de sa vie.

Le Führer en personne lui avait confié la tâche suivante: «Nous allons élever des jeunes devant lesquels le monde tremblera, des jeunes qui seront vifs, exigeants et cruels.» C’est ce qui avait été fait dans la pépinière de Schirach, où l’on avait élevé une génération de loups impitoyables pour la SS et la Wehrmacht. Schirach n'avait tué personne de ses propres mains. Mais ses nombreux élèves ont pendu, abattu et tué, notamment dans les chambres à gaz.

Baldur von Schirach
Baldur von Schirach
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Les «Blitzmadchen» ont tiré sur des gens comme on tire sur le gibier

«Les jeunes devraient être indifférents à la souffrance, a indiqué le Führer. Ils ne devraient avoir ni faiblesse ni tendresse. Je veux voir une lueur d’un fauve dans leur regard.»

La même chose était vraie pour les filles. En ce sens, l'égalité des sexes régnait au Reich. Selon des témoins, à Lvov, les jeunes Allemands se sont entraînés à tirer sur des cibles vivantes. Ils attrapaient des enfants, les rangeaient en fonction de leur taille et les abattaient un par un. Des «Blitzmadchen» spécialement formées, des jeunes filles entraînées à tirer à une arme à feu à grande vitesse, participaient aux exécutions. Et ce n'était pas un cas isolé. Également en Ukraine, à Rovno, une exécution de masse de civils a été organisée.

Des femmes juives, des enfants, des vieillards ont été conduits du ghetto au lieu de l'exécution, des officiers de la garnison locale avec leur conjoint ont été invités au spectacle. En leur présence, des «Blitzmadchen» ont tiré sur les gens comme sur du gibier. Des enfants ont été jetés en l'air, et elles faisaient feu sur eux. Les tirs les plus réussis étaient accompagnés de vifs applaudissements.

Les Jeunesses hitlériennes ont été créées avant même l'arrivée au pouvoir d'Hitler, en 1926 à Weimar, en tant que mouvement de jeunesse national-socialiste, et étaient loin d'être la seule association de ce type en Allemagne à cette époque. Baldur von Schirach voulait ardemment toutes les réunir sous sa direction pour les subordonner au NSDAP. En fait, c’est lui qui a eu l'idée de faire des Jeunesses hitlériennes une seule organisation de jeunesse. C’est lui qui n’arrêtait pas de convaincre Hitler de l'importance de travailler avec la nouvelle génération.

Et il y est arrivé. Il a beaucoup intrigué pour atteindre son but et a finalement réussi, prenant la tête des Jeunesses hitlériennes en 1931. Très vite, les organisations de jeunesse indépendantes du NSDAP ont cessé d'exister. C'est le mérite personnel de Schirach. Au début, envoyer ou non leurs enfants dans cette pépinière de loups était laissé à la discrétion des parents. Mais après l'adoption de la loi sur les Jeunesses hitlériennes en décembre 1936, la participation est devenue obligatoire et toutes les autres associations ont été interdites.

À l'initiative du chef des Jeunesses, des accords ont été signés avec la SS et la Wehrmacht, selon lesquels la pépinière de loups devenait leur vivier de cadres. Finalement, en 1940, 97% des jeunes en âge de devenir militaires faisaient partie des Jeunesses hitlériennes.

Membres de la Deutsches Jungvolk en 1933.
Trompettistes de l"orchestre de la Deutsches Jungvolk, 1933. Bundesarchiv, Bild 133-151. Inconnu. CC-BY-SA 3.0.
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Les élèves de Schirach ont travaillé avec enthousiasme dans les camps de concentration, ils ont été recrutés dans les Einsatzgruppen de la SS, ils ont commis des crimes atroces dans les territoires occupés de l'URSS. La 12ᵉ division SS «Hitlerjugend», qui a été créée en 1943 et a combattu sur les fronts de l’Ouest et de l’Est, s’est largement fait connaître à ce titre. Elle était composée majoritairement des membres des Jeunesses hitlériennes ayant suivi une formation spéciale. Ils se sont bien battus. Dans les batailles contre les alliés, la division a subi beaucoup de pertes et, après avoir combattu contre l'Armée rouge, elle a quasiment cessé d'exister. Les éléments restants se sont rendus aux Américains le 8 mai 1945.

Des boy-scouts avec une croix gammée

Les jeunes tombaient entre les mains des nazis dès leur enfance. La Deutsches Jungvolk s’occupait des plus petits: des garçons de 10 à 14 ans. Ceux entre 14 et 18 ans intégraient les Jeunesses hitlériennes proprement dites. Les filles entre 10 et 14 ans faisaient partie de la Jungmädelbund pour intégrer à l’âge de 14 ans et jusqu’à 18 ans la Bund Deutscher Mädel. Conformément à l'idéologie nationale-socialiste, la Bund Deutscher Mädel avait pour mission d'élever des femmes fortes et courageuses qui seraient de bonnes compagnes pour les soldats politiques du Reich, qui, eux aussi, étaient élevées dans les Jeunesses hitlériennes. Devenant épouses et mères, elles devraient élever une nouvelle génération dans l'esprit du nazisme: un autre lot de louveteaux. Les filles les plus audacieuses avec un penchant pour les armes légères pouvaient suivre un entraînement spécial pour le combat.

Des écolières allemandes saluent leur professeur. Bundesarchiv, Bild 183-2007-0329-501. CC-BY-SA 3.0.

Le 15 mars de chaque année, tout garçon de plus de 10 ans devait s'inscrire dans les Jeunesses hitlériennes. Après une étude minutieuse des renseignements sur l'enfant et sa famille (une attention particulière était accordée à la «pureté raciale»), il était déclaré «libre de honte». Pour rejoindre l'organisation, il fallait passer les soi-disant «épreuves pour les garçons» et un examen médical. Ceux qui, pour une raison quelconque, n’intégraient pas les Jeunesses hitlériennes devenaient des parias.

Uniforme des Jeunesses hitlériennes.
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Suivait ensuite une cérémonie solennelle d'admission à la Deutsches Jungvolk, où le nouveau membre recevait un couteau spécial dont la forme ressemblait à une épée-baïonnette. Chacun portait l'inscription «Blut und Ehre» (en français: «sang et honneur») ou un fac-similé de la signature de Schirach. La cérémonie solennelle avait lieu le 20 avril, le jour de l'anniversaire du Führer, en présence de hauts dirigeants du parti.

Carte de membre des Jeunesses hitlériennes.
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L'idéologie mise à part, on constate que les Jeunesses hitlériennes n'étaient pas très différentes des organisations de scouts ou de pionniers. Les organisations paramilitaires des jeunes avaient beaucoup d'adhérents dans de nombreux pays, dont l'URSS, les États-Unis et la Grande-Bretagne: randonnées, séjours au camp, divers jeux pour développer la force et l'endurance. Les Jeunesses hitlériennes proposaient des activités telles que la construction de maquettes d’avion et autres. Les mentors apprenaient aux enfants à se repérer sur le terrain, à allumer un feu, à marcher, à donner les premiers soins aux blessés et, à partir de 1937, à tirer avec une arme à feu. Après un entraînement au tir, les filles pouvaient aller danser ou jouer de la flûte. La journée d'un membre des Jeunesses hitlériennes était diversifiée et bien remplie.

Entraînement au tir au camp des Jeunesses hitlériennes. Bundesarchiv, Bild 146-1981-053-35A. CC-BY-SA 3.0.

De façon générale, les enfants et les adolescents aiment la vie de scout. Mais ce n'est que dans les Jeunesses hitlériennes qu'il y avait une discipline beaucoup plus sévère, des mentors plus stricts, l'accent y était mis sur la formation militaire et, bien sûr, il y avait le culte du Führer. Une grande attention était accordée à la théorie raciale, à la politique, à l'histoire du NSDAP et à la biographie d'Hitler. Chaque adolescent était obligé de faire un pèlerinage dans la ville natale d'Hitler.

Des membres des Jeunesses hitlériennes lors d"une session de formation à la défense aérienne, 1933. Bundesarchiv, Bild 133-393. CC-BY-SA 3.0.
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Et les chansons au coin du feu étaient, bien sûr, spécifiques. Ce n'est pas pour rien que lors de l'interrogatoire de Schirach à Nuremberg une grande attention a été portée à celles-ci. Voici un extrait de l'interrogatoire de Schirach qui a eu lieu le 24 mai 1946:

«Dodd [Thomas Dodd, procureur américain]: Vous souvenez-vous de la chanson: “En avant, en avant…” C’est vous qui l’avez écrite, d’ailleurs? Encore une que vous avez écrite? Vous en souvenez-vous?

Schirach: “En avant, en avant…”, c’est la chanson de ralliement de la jeunesse. [...]

Dodd: En bien, elle contient des mots et des phrases bien choisies pour encourager les jeunes gens en faveur de leur devoir militaire?

Schirach: La chanson du “Drapeau de la jeunesse”, je ne trouve pas.

Dodd: Des paroles comme celles-ci: “Nous sommes les soldats de l’avenir et tout ce qui est contre nous tombera devant nos poings... Führer, nous t’appartenons…” etc. Vous souvenez-vous de ces paroles?»

Schirach répond évasivement qu'il ne se souvient pas bien. Le procureur cite alors un autre chant du livre des Jeunesses hitlériennes: «Mort aux Juifs. L'Allemagne, réveille-toi. Peuple, aux armes!» Mais là aussi, la mémoire de l'accusé fait défaut.

Joseph Goebbels remet la Croix de fer à Willi Hübner, 16 ans, combattant des Jeunesses hitlériennes, après la bataille de Lauban, mars 1945. Bundesarchiv, Bild 183-J31305. CC-BY-SA 3.0.

Comme la plupart des accusés au procès, Schirach a fait l'empressé, affirmant qu'il ne savait rien des camps de concentration, bien qu'il ait été prouvé qu'il s’y était rendu à plusieurs reprises. Il a seulement admis que ses élèves avaient combattu au front: «J'étais au courant des événements à l'Est. Je ne savais pas que les jeunes qui ont rejoint les troupes SS étaient utilisés pour garder les camps de concentration.» Bien qu'il ait personnellement signé un accord avec Himmler, qui prévoyait leur recrutement dans les unités SS gardant les camps.

Confus, il laissait parfois échapper: «Je pensais alors que les camps de concentration étaient quelque chose d'assez normal.»

 

Henry Ford contre Rousseau et Pestalozzi

Cependant, la jeunesse de Baldur von Schirach ne présageait en aucun cas que cet homme serait infecté par le revanchisme allemand et considérerait les camps de concentration comme quelque chose de normal. Il n'était même pas Allemand: son père était un Serbe de Lusace, sa mère une Américaine originaire de Philadelphie. La famille ne parlait que l'anglais, il a commencé à apprendre l'allemand à l'âge de cinq ans. Bien que pendant un certain temps il ait servi comme officier dans un régiment de gardes, son père a pris sa retraite pour devenir directeur de théâtre.

Depuis son enfance, Baldur aimait l'art: il écrivait des poèmes et jouait du violon. À l'âge de 10 ans (à l’âge auquel les enfants allemands rejoindraient plus tard les Jeunesses hitlériennes), ses parents l'ont envoyé dans un internat en Thuringe, où l'éducation était basée sur les idées des humanistes Russo et Pestalozzi. Cependant, cela n'a pas empêché Baldur de grandir comme un antisémite convaincu. De son propre aveu, ses vues lui ont été inspirées par le livre The International Jew de Henry Ford.

À l'été 1928, Baldur s’est rendu en Amérique avec sa mère, où il a rencontré son oncle, un banquier de Wall Street. Celui-ci lui a proposé un poste assez important mais Schirach a décliné la proposition: à ce moment-là, il faisait déjà carrière dans le parti nazi.

Sa vie au sein du NSDAP a commencé à Munich, où il est arrivé en 1924 pour étudier l'histoire de l'art. Sa vie assez paisible a alors pris un grand tournant. Il a probablement été influencé par le suicide de son frère aîné, qui n'a pas pu accepter la défaite de l'Allemagne dans la Première Guerre mondiale. C'est alors que Schirach, âgé de 17 ans, a rejoint l’Union populaire des estafiers, dirigée par des anciens officiers de la Reichswehr noire qui était une organisation illégale. En mars 1925, avec d'autres «estafiers», il a gardé la salle où Hitler, récemment sorti de prison, prononçait un discours. Après la réunion, le jeune Schirach lui a été présenté.

La rencontre avec le Führer a fait forte impression sur Schirach. Il a aussitôt  adhéré au NSDAP, et en 1927 a intégré la SA.

Baldur von Schirach (à gauche) sort de l"hôtel de ville d"Aix-la-Chapelle, Allemagne, le 1er avril 1935.
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Plus tard, il a fait partie du cercle d'Hitler et a rapidement gravi les échelons. Non seulement à cause de son énergie et de son talent d’organisateur. C’est son mariage qui l’a aidé: en 1932, Schirach a épousé Henriette Hoffmann, fille de Heinrich Hoffmann, vieil ami d'Hitler et son photographe personnel, qui, en 1945, a fourni de précieux documents photographiques à l’accusation pour le procès de Nuremberg.

Henriette connaissait Hitler depuis l'âge de 10 ans. Il est difficile de dire si celui-ci a contribué à ce que les jeunes décident de se marier, mais au mariage des von Schirach, il était le garçon d'honneur, comme il l’était d’ailleurs aux nombreuses autres noces de ses subordonnés et de personnes partageant ses idées.

Henriette la rebelle

C’est aussi Henriette qui mettra plus tard une croix sur la carrière de son mari.

Avec ses manières aristocratiques, Schirach en agaçait plus d’un. Surtout Bormann, qui a beaucoup intrigué contre lui. Par exemple, on a beaucoup parlé de l'intérêt de Schirach pour les «chambres de filles». Le résultat de ces intrigues a finalement abouti à la rétrogradation de Schirach: dans les Jeunesses hitlériennes, il a été remplacé par Arthur Axmann, et lui-même envoyé à Vienne en tant que Gauleiter. Bormann ne s'est pas arrêté là: il racontait au Führer des anecdotes sur Schirach, très appréciées des Viennois. Néanmoins, c'est Henriette qui a contribué à la rupture définitive de son mari avec le Führer.

Les Schirach étaient des amis du couple Hitler et Eva Braun et séjournaient souvent dans la résidence alpine du Berghof. Une fois, à la demande du célèbre chef d'orchestre Wilhelm Furtwängler, Henriette a demandé à Hitler l’autorisation d'interpréter Tchaïkovski, Ravel, Debussy et d'autres compositeurs interdits. Pour le convaincre, elle a mis un disque avec le Capriccio italien de Tchaïkovski. Hitler a fixé le gramophone comme si c’était un ennemi et a demandé d'arrêter le «concert». «J'ai échoué. Bormann s'est moqué de moi», a-t-elle écrit.

Henriette von Schirach, épouse de l"ancien dirigeant des Jeunesses hitlériennes Baldur von Schirach, avec trois de leurs quatre enfants: Richard, 5 ans, Angelika, 14 ans, et Robert, 8 ans, dans le village bavarois de Jachenau, 30 mai 1947.
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La nuit du vendredi saint de 1943, lors d'une réception chez Hitler, Henriette von Schirach a raconté au Führer ce qu'elle avait vu à Amsterdam: la nuit les SS conduisaient avec brutalité des femmes effrayées dans les voitures, elles criaient, des enfants pleuraient... Bientôt, un officier SS lui a proposé d'acheter des bijoux d'origine inconnue. Henrietta a harcelé de questions le Reichskommissar des Pays-Bas Arthur Seyss-Inquart, mais celui-ci n'a rien dit. «Le Führer était choqué, se souvient Henriette von Schirach. Au début, il était silencieux et avec lui, les 17 hommes présents à cette conversation l'étaient aussi. Puis il s'est tourné vers moi et j'ai vu à quel point il était faible... J'avais pitié de lui et en même temps je le détestais. Il s'est levé lentement et a commencé à crier sur moi: "Vous êtes sentimentale! Que vous importe ces femmes juives! Tout cela est un non-sens humaniste sentimental!" (Hitler criait souvent. Le cri était son arme) Baldur et moi sommes partis.»

Comme Goebbels l'a noté dans son journal: «Les Schirach ont soudainement montré de la compassion lorsque près de 60.000 Juifs déportés sont passés devant la porte de leur maison.»

L'ironie de Goebbels était justifiée. À Nuremberg, Schirach a tenté de convaincre les juges qu'il s'était opposé à l'extermination des Juifs, qu'il n'avait soutenu que leur déportation. Comme d'habitude, il faisait l'empressé. Au procès, il s'est avéré que le Gauleiter de Vienne, lors de la signature des documents sur la déportation des Juifs, savait qu'ils étaient envoyés dans des camps de concentration sur le territoire de la Pologne: non pas à leur nouveau lieu de résidence, mais à la mort. Dans l'un de ses discours, il a qualifié avec cynisme la déportation des Juifs de «contribution à la culture européenne».

Sur le banc des accusés à Nuremberg: au premier rang (de gauche à droite), Hermann Göring, Rudolf Hess, Joachim von Ribbentrop, Wilhelm Keitel; au second rang (de gauche à droite), Karl Dönitz, Erich Raeder, Baldur von Schirach, Fritz Sauckel. Archives d"État russes des documents cinématographiques et photographiques, arch. n° 2451 et n° 3128.

Henriette von Schirach est l'une des rares épouses de criminel nazi à avoir reconnu ses erreurs:

«Nous ne voulions rien entendre, nous nous comportions imprudemment et considérions que ce que nous faisions était totalement juste. Il y avait trop de festivités et de cadeaux, à commencer par des gants avec "Heil" tricoté sur l’un et "Hitler" sur l'autre, et se terminant par des peintures de maîtres anciens et des bijoux, dont l'origine importait peu aux épouses. [...] Et soudain j'ai réalisé que nous avons nous-mêmes choisi cette voie et commis l'injustice. Nous n'aimions pas ce qui devrait être aimé, et ne détestions pas ce qui devrait être détesté. Nous avons servi la cause sombre et ne pouvions pas revenir en arrière sans entraîner tous nos amis dans l'abîme.»

Alors que son mari purgeait sa peine sur la décision du tribunal de Nuremberg, Henriette a demandé le divorce. En 1956, elle a écrit un livre sur son passé nazi: Der Preis der Herrlichkeit (Le prix de la magnificence).


Sources:
Aleksandre Zviaguintsev, Avec une lueur d'un fauve dans leur regard dans Rossiïskaïa gazeta du 25 juin 2018.
Procès de Nuremberg, recueil de documents en 2 volumes, édité par K.P. Gorchenine, 1955.